Le mauvais impact écologique du jeans est de plus en plus mis en lumière par de nombreux médias et autres acteurs du milieu. Même dans l'industrie textile, 4ème industrie la plus polluante au monde, le bilan environnemental du jeans n'est vraiment pas en sa faveur. Dans cet article, nous allons donc essayer de discerner le vrai du faux sur l'impact écologique de cette pièce et voir comment il est possible de le limiter.
Mesure de l'impact écologique
L'impact environnemental du jeans apparait compliqué à mesurer dans la réalité (à tel point que certaines personnes ont consacré toute une thèse à ce sujet). L'idée n'est pas ici d'expliciter toute cette thèse mais plutôt de dégager les grandes lignes pour voir quelles actions il est possible de mettre en place. De plus, il existe plusieurs impacts nécessitant à chaque fois des systèmes de mesure différents, complexifiant encore plus la tâche. A titre d'exemple, l'impact sur le changement climatique se mesure en kg de CO2 équivalent, l'impact sur l'acidification des terres en kg de SO2 équivalent, l'impact sur l'utilisation des ressources en eau en mètre cube... Je pense que vous avez compris le truc. La chose à retenir est que chacune de ces mesures permet de prendre en compte une partie de l'impact du jeans à chaque étape de sa chaine de fabrication.
Cycle de vie des jeans
La vie d'un jeans peut (grossièrement) être résumée de la manière suivante :
- Les matières premières : culture des fibres naturelles (coton, lin, chanvre...) ou la production de matières synthétiques quand il y en a ;
- Le filage ;
- Le tissage ;
- La confection ;
- La vente ;
- L'usage et l'entretien par le consommateur ;
- Le recyclage en fin de vie.
Toutes ces étapes sont bien évidemment entrecoupées de phases de transport ayant également leur impact. Une étude réalisée par Levi's et reprise dans le livre Sustainability in denim a démontré de manière assez surprenante que l'étape ayant le plus gros impact sur le changement climatique est l'usage et l'entretien par le consommateur, suivi par le tissage/filage puis le transport. A titre de comparaison, l'usage et la fin de vie du jeans représentent 41% de son impact environnemental total. Ceci est principalement lié au lavage récurrent avec des détergents néfastes dans des machines n'ayant pas forcément un fonctionnement optimal, de même que l'eau utilisée durant le repassage ensuite.
Impact sur le changement climatique à chaque étape du cycle de vie des jeans, en quantité (source : Sustainability in denim).
Comment limiter son impact ?
Une fois que ce constat est fait, on se rend compte que limiter cet impact va être compliqué. A la vue des études sur le domaine, nous pouvons voir qu’une première manière de réduire l’impact des jeans est d’en prendre soin dans le temps, en préférant des températures de lavage plus froides (ça évite de le rapetissir au passage), espacer les lavages lorsque c’est possible et limiter le repassage. Lorsqu’il est bien usé, il est également préférable de trouver des systèmes de recyclage plutôt que de le jeter, c’est le cas de certaines associations qui vont réaliser des ateliers ou créer de nouveaux produits avec.
Concernant les autres étapes de fabrication, l’impact environnemental est plus compliqué à réduire d’un point de vue consommateur, notamment le tissage et le filage qui comprend une part importante du bilan. Mais il est toujours possible de se renseigner au maximum sur la composition des tissus et des lieux de réalisation des étapes, en privilégiant des matières comme le coton bio, le coton recyclé ou le lin, avec des tissus provenant de pays dont les normes environnementales sont plus strictes.
Enfin, notre dernier conseil est bien évidemment de limiter sa consommation et préférer des produits qui vont durer plus longtemps. Le jean étant un basique, autant en choisir un de très haute qualité tout de suite.
Ce sont ces lignes de conduite qui nous ont mené à créer époques. N'hésitez pas à parcourir nos engagements pour en savoir plus sur nos pratiques.